mercredi 30 mars 2011

Italia

Mardi, notre petit camion désormais baptisé Roger, a donné tout ce qu'il avait dans le ventre. Il a traversé les Alpes par la nationale! Avec une moyenne de 40km/h, il nous a laissé le temps de profiter du paysage magnifique des montagnes enneigées et ensoleillées.
Nous sommes arrivés vers 18h00 en Italie et avons eu notre premier contrôle de police vers 20h00. 
Notre passage à Turin a été principalement axé sur les squats punks et anarchistes de la ville. L'un d'eux se nomme El Paso et s'affirme comme un lieu de contestation (notamment contre la ligne grande vitesse TAV), de diffusion et d'auto-production depuis 1987.  Ce lieu alternatif reconnu internationalement a joué un rôle considérable dans le développement de la scène punk et hardcore de Turin.  Nous nous y sommes rendu un soir de la semaine, sur les conseils de François le chanteur de l'enfance rouge qui a joué dans ce lieu mythique il y a plusieurs années. Arrivé devant le squat, tout avait l'air fermé, nous nous trouvions devant un portail sur lequel était dessiné une tête de mort et écrit "EL PASO". Pas de sonnette, pas de porte à laquelle toquer, mais nous pouvions voir depuis l'extérieur que des lumières étaient allumées, qu'il y avait bien des gens à l'intérieur de cette étrange baraque... Nous avons donc frappé sur le portail et ce sont les aboiements de chiens que nous avons eu en guise de réponses. Peu assurés, nous avons insisté et finalement quelqu'un est arrivé. Nous nous sommes présentés et il nous a invité à entrer. Là, il faut imaginer un jardin jonché de sculptures faites en matériaux de récupération, une carcasses de 4L sur le toit, un hélicoptère en guise de porche... A l'intérieur nous avons rencontré les squatteurs qui pour certains vivent là depuis 17 ans. Alberto, celui qui parlait français (parce qu'on se galère un peu avec l'italien, il faut l'avouer...), nous a expliqué le fonctionnement de cette vie en communauté, parlé de l'engagement qui a anime ce lieu, et fait visité la maison: salle de concert, salles de répétitions, bars, magasin, etc..Elle est en perpétuel aménagement. Les habitants étant pour certains totalement réfractaires aux caméras, nous n'avons pas pu filmer. 
Le samedi nous nous sommes rendus à un festival hardcore organisé par un autre squat de la ville dans le parc d'un ancien hôpital psychiatrique. Mais pour les même raisons nous n'avons aucunes images de cet évènement.
Toujours est-il que cette expérience dans les squats de Turin nous a réellement marqué. 

samedi 26 mars 2011

Ciao Grenoble!

Grenoble c'est fini, la paperasse c'est fini. Nous avons racheté tout le matos audiovisuel et pouvons enfin repartir vers l'Italie en début d'après midi. Le budget du projet en a pris un coup mais en se serrant la ceinture le tour peut continuer!
Le bad barcelonais s'est peu à peu effacé grâce aux surprises grenobloises. En quelques jours nous nous sommes plongés dans la vie associative et musicale de la ville.

Après une interview  avec Laurent AGERON, le directeur de Rocktambule, nous sommes allez frapper à la porte d'une structure associative nommée "LA BOBINE". Un lieu culturel qui propose un bar/restaurant, des locaux de répétitions et une salle de concert. En général, lorsque l'on présente notre projet de documentaire aux personnes que l'on rencontre, les réactions sont plutôt enthousiastes, et ça a été le cas à LA BOBINE où la programmatrice de la structure nous a fait visiter les lieux et nous a proposé de revenir le lendemain pour filmer le concert qu'elle avait programmé. Ce concert était celui de l'Enfance rouge, groupe de rock indépendant atonal et déstructuré, selon elle une occasion à ne pas louper dans le cadre de notre documentaire. Suggestion plus que pertinente car le lendemain nous avons pris une énorme claque dans la gueule. L'énergie du groupe sur scène et le discours de François, chanteur guitariste du groupe,  nous ont particulièrement marqués. Une chronique leur sera consacré, retranscrivant en partie l'interview de François.

Plus tard dans la semaine nous sommes bien allé rencontrer le groupe Grenoblois "IMAZ'ELIA" durant une de leurs répétitions (interrompue malheureusement par l'intervention des flics pour tapage).

Vendredi, nous sommes grimpés avec notre camionnette tant bien que mal jusqu'aux sommets du Vercors pour filmer le concert intimiste d'une jeune artiste grenobloise: "PEAU". L'évènement se tenait dans la salle de cinéma d'une petite station de ski, autant vous dire que le cadre était magnifique.

Enfin, nous avons passé la soirée de samedi à l'AMPERAGE (lieu de diffusion alternatif) pour s' immiscer dans l'ambiance drum bass & trans. Là aussi nous avons pu récupérer des pass, nous balader librement dans toute la structure et interviewer l'organisateur de la soirée. Si certains des regards étaient troubles, les pupilles dilatées par on ne sait quelles drogues, l'ambiance était très chaleureuses et le public surmotivé jusqu'à 6h...

mercredi 16 mars 2011

Escale prolongée à Grenoble

Nous avons garé notre camionnette à Grenoble, initialement pour prendre le temps de racheter le matériel qui nous a été volé en Espagne... 
A côté des prises de têtes journalières avec les services après vente et les assurances, nous prenons le temps de visiter la ville qui s'avère être une mine d'or en ce qui concerne les musiques alternatives. Entre les bars/concerts, les salles de musiques actuelles, les petites salles de concert et un tissus associatif riche, diversifié et organisé en réseaux, la scène musicale de Grenoble semble nous réserver des surprises pour la fin de semaine. D'ici là nous aurons racheté au moins une caméra ce qui nous permettra de filmer quelques concerts et interviews.
Planning des prochains jours? Rencontre avec Laurent AGERON, directeur du Festival "ROCKTAMBULE" organisé depuis 1995 dans la ville de Grenoble et qui réuni chaque années plus de 10 000 spectateurs; répétition de Imaz'elia, groupe grenoblois aux influences diverses (Europe de l'est, Afrique du nord, Espagne...) le jour de la sortie de leur premier album; concert de l'Enfance Rouge, groupe de rock indépendant franco-italien; concert de Miss White and the drunken piano; concert de Peau, artiste grenobloise montante; et enfin soirée electro/dark psytrance/neuro drum free bass'n trans (on verra ce que ça donne!) à l'Ampérage. 

Nous espérons repartir vers l'Italie dès lundi prochain. 

mercredi 9 mars 2011

De retour en France...

Après notre petite semaine à Saragosse, nous avons pris la route pour Valence. Les petites terrasses, l'ambiance conviviale des bars, et la simplicité des gens de cette ville nous ont accueillis à bras ouvert. Nous y avons rencontré plusieurs acteurs de la vie musicale valencienne: musiciens, programmateurs, producteurs...Par le biais des interviews, les discours autour du sujet de notre documentaire se sont croisés et ont enrichi notre réflexion.
Nous avons ensuite quitté Valencia pour Barcelona vendredi dernier. Il nous a fallu deux jours pour dénicher les lieux les plus pertinents et les bonnes personnes à rencontrer dans le cadre de notre projet. C'est donc dimanche soir que nous sommes sortis dans les petites ruelles festives du centre historique de Barcelone profiter de l'ambiance et choper quelques adresses.
De retour au camion, l'euphorie est redescendue d'un seul coup: la serrure avait été forcée, l'intérieur du camion retourné, et tout notre matériel audiovisuel (et une partie de nos affaires personnelles) volé. L'ensemble des vidéos et des images  que nous avions prises durant ces deux premières semaines (interviews, concerts, répés, ambiances de villes, rencontres...)se sont envolées avec le reste...
Nous avons déclaré la situation à la police de Barcelone, et nous sommes remontés en France afin de gérer toute la paperasse administrative et racheter une partie du matériel. Une fois ces formalités réglées, le trip repartira de plus belle direction Grenoble, Turin, Milan, Slovénie,.....

mardi 1 mars 2011

Picore

Représentants du rock alternatif à Saragosse, le groupe Picore nous a accueilli dans ses studios pour nous accorder une interview et nous laisser assister à une répétition. 

El brindador

Notre premier coup de coeur et une rencontre exceptionnelle. Eric, un français installé à Saragosse, joue un folk pur, à mi chemin entre Eddie Vedder, The Doors et Beirut, sous le nom d'El Brindador. Nous avons pu découvrir sa voix claire, profonde, et totalement maîtrisée, lors d'une soirée passée avec lui dans notre camion.
Vous trouverez également trois morceaux sur deezer.

Zarragossa to Valencia

"On vit de la musique en en profitant; mais en termes financiers ce n'est pas la peine d'y penser..." nous disaient les membres d'El Brindador dans un bar de Zarragossa. Et c'est le discours qui est globalement ressorti de cette petite semaine dans la ville de notre première étape. Garder la musique en tant que passion, garder sa liberté dans la création, la production et la diffusion sans être soumis aux critères de commercialisation, deux mots d'ordre qui caractérisent l'état d'esprit de la vie musicale à Saragosse.
Nous avons pu aller filmer la répétition d'un groupe local, "Picore", dans un studio de répétition et d'enregistrement tenu par l'un des membres. Ce studio héberge plusieurs groupes qui viennent de toute l'Espagne et maintient un fonctionnement collectif (les potes enregistrent les potes, jouent avec les potes, et vice versa).  


Bien que Zarragossa ne soit pas une ville omniprésente dans le paysage musical espagnol, des musiciens de toute l'Europe viennent s'y installer pour y trouver un environnement simple où ils peuvent exercer leur activité librement.