Depuis le 28 février, le bar le Réveil Matin accueille l'expo "WE'VE BEEN AROUND" composée des photos du voyage. Les photos ont beaucoup plus de gueule que sur le blog , donc ça vaut le détour. Le film, lui, sera projeté également au Réveil, le 10 février à 21h30.
A la quête des musiques alternatives en Europe
Première projection du film le 16 décembre 2011 à la médiathèque de Mérignac (33)
lundi 21 mai 2012
jeudi 22 septembre 2011
C'est pas fini...
Le but de ce voyage musical était d’en sortir un film sous forme de doc-road movie et de le projeter gratuitement dans différents lieux culturels de France. Ces projections seront suivies de discussions, de débats, de concerts ou de diverses animations, du moment que ce soit créatif et intéressant. Le tournage est à présent terminé mais il nous reste encore un long travail de montage. La première diffusion se déroulera le 16 décembre à la médiathèque de Mérignac, qui nous a suivi pendant tout le voyage. En attendant, une exposition constituée des photos du voyage se tiendra du 1er novembre au 31 décembre, également à la médiathèque de Mérignac.
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Nous sommes arrivés en France le soir du 25 juillet au port de Roscoff. Le crachin breton, la famille et les amis nous ont merveilleusement accueillis. Toujours au top de sa forme, Roger, notre fourgon, nous a emmené jusqu’à la maison histoire de boucler la boucle et de retrouver de véritables lits, incontestablement plus confortables que les banquettes du camion. A la récurrente et troublante question « Alors c’était comment ?? » nous ne pouvions répondre qu’un simple « C’était cool. », surement pas à la hauteur des attentes de nos interlocuteurs mais cependant empli de sincérité. On aurait également pu dire «Va faire un tour sur le blog », parce que c’est vraiment difficile de trouver les quelques mots qui résumeraient six mois de voyage dans les bars, squats et salles de concert européennes. Le tournage, lui, restait cependant inachevé, il restait un dernier rendez-vous, à Brest.
Après cinq jours de repos et de retrouvailles, nous avons pris la route pour Astropolis, le plus vieux festival de musique électronique français. Nous avions l’accréditation média pour la soirée maintenant devenu mythique, de « la nuit au manoir ». Une nuit entière pour célébrer l’électro dans un cadre magnifique : le manoir de Keroual, caché au beau milieu des bois en périphérie de Brest.
La soirée ne commençant qu’à 21 heures pour finir aux alentours de 8 heures, nous avons passé l’après-midi allongés dans l’herbe ou sur des transats assistant à un mix en plein air à la petite prairie de Beau-rivage qui offre une vue sur la rade de Brest. Un cadre excellent pour se mettre dans l’ambiance électro avant d’entamer une nuit surréaliste. Surréaliste parce que la nuit au manoir, c’est un véritable son et lumière, c’est des boules à facettes géantes, des structures futuristes côtoyant les ruines du manoir, des projections psychédéliques en harmonie avec les chênes de la forêt… Et une inlassable électronique qui ne lâche pas une seconde vos oreilles pendant près de douze heures.
Stephan Bodzin, Rone, Cassius, Laurent Garnier… Comme chaque année Astropolis a réuni des grands noms, mais comme à notre habitude nous nous sommes penchés sur les plus petits. Avec quatre scènes qui tournent chacune presque sans interruptions toute la nuit, il y a de quoi découvrir et surtout de quoi être surpris. Et l'une des meilleures surprise fût Jackson avec son univers quelque peu torturé. Lorsqu’un artiste prend les commandes d’une scène, le public devient sa marionnette. Il le fait entrer peu à peu dans son univers jusqu’à avoir un total contrôle sur lui. A partir de ce moment, il commence à jouer avec ses nerfs. Il sait ce que le public veut : une explosion. Le tout est de lui donner ce qu’il veut mais de manière inattendue, par des moyens détournés, et pas trop souvent quand même… Il use ainsi de son savoir-faire pour casser les rythmes, varier l’intensité, gérer les fausses montés, construire la mélodie par étape laissant planer le doute sur le sens final du morceaux, envoyer les basses plus bas que terre pour les faire ensuite remonter dans le ventre. Et pour que tout cela explose enfin. Au grand bonheur du public...
lundi 15 août 2011
Londres
Après avoir passé la nuit à Calais, nous traversons la manche de bon matin via le ferry. C'est le 14 juillet il pleut et il fait froid mais qu'importe c'est partis pour la dernière étape: à nous les petites anglaises! Une fois arrivés sur le sol Anglais, nous remarquons une flaque d'huile sous le moteur, Roger nous fais sa première fuite. Cela dit, ce n'est pas de sa faute, après avoir effectué la vidange la veille, il ne nous a pas traversé l'esprit de remettre le bouchon sur le réservoir d'huile. Nous occupons notre première journée à essayer de mettre la mains sur un nouveau bouchon d'huile sans faire claquer le moteur... Une fois cette mission accomplie nous partons pour Londres que nous abordons de nuit, il est tard nous nous éloignons du centre pour passer une nuit tranquille dans le quartier de Brixton.
C'est donc le 15 juillet que l'on commence à explorer Londres.
Au fil des rencontres que l'on fait dans la ville, on nous conseil les endroits potentiellement intéressants pour notre documentaire. Certains quartiers reviennent à nos oreilles comme "Shoreditch" ou "Camden".
En premier lieu nous nous dirigeons vers Shoreditch, le quartier alternatif/fashion de Londres. Quand on s'y promène, on croise des Londoniens aux styles extravagants et top tendances ainsi qu'une activité nocturne impressionnante, ça bouge partout, les bars sont pleins, concerts à gogo...
Il est 22h, on décide de s'arrêter dans une friperie de fringues vintages où une scène semble s'installer entre deux rangées de cintres. C'est un concert d'électro jazz qui commence, deux musiciens, l'un au saxophone l'autre aux machines et au chant. Séduis par le cadre et par la musique nous décidons de filmer la prestation.
Plus tard dans la semaine, nous sommes allés rencontrer le groupes "lazy habbits" qui faisait un concert au Village Underground, un espace créatif qui accueil toute sorte d'artistes, qui organise des concerts, des expositions, des performances artistiques diverses...
Lazy Habbits est un groupe Londonien qui a sorti son premier album le 31 juillet dernier, tous frais donc le groupe propose un rap très jazzy qui fait remuer tout le monde!
Le lendemain, nous partons pour Camden ou nous avons prévu de rencontrer un autre groupe Londonien dont nous avions récupéré le contact il y a 6 mois en Espagne à Zarragosse.
Le point de rencontre est un bar/concert appelé "The Unicorn". Nous nous y rendons un peu avant l'heure pour repérer le lieu, préparer le matos avant le début du live...
Le groupe s'appelle "Shield your eyes", c'est un trio guitare/basse/batterie qui se distingue nettement de tout ce que l'on peut trouver actuellement dans le courant du rock Britanique et de ses dérivés. Quand on leur demande de qualifier leur musique, ils parlent de blues old school... Entre rock mélodique déstructuré et hard core brut, le groupe s'offre parfois quelques ballades acoustiques qui restent tout de même déjantées. Il n'est pas évident de se laisser emporter par la musique de Shield your eyes car on pourrait croire que même le groupe ne sait pas où il va lors de ses prestations, le tempo se casse, la mélodie aussi, certaines notes paraissent faussent... On peut facilement se sentir mal à l'aise. Mais quand on se rend compte que tout cela est bien voulut et parfaitement maîtrisé, on se dit qu'il y a un brun de virtuosité dans cette performance. Si il n'est pas facile de secouer la tête sur un morceau des Shield your eyes c'est parce qu'il font une musique qui ne ressemble à rien de ce que l'on connaît. Ce groupe est un OVNI, mais il ne faut pas en avoir peur car si on tend bien l'oreille il y a de quoi se régaler avec leurs trois albums. Une première chanson à écouter pour se familiariser avec le groupe pourrait être "Aves" tirée de l'album "Theme from kindness" dispo ici : (piste 8)
Nous partons le lendemain à Plymmouth pour prendre un ferry qui nous ramènera en France. Direction Brest, pour filmer un Festival électro: Astropolis.
lundi 11 juillet 2011
Amsterdam
Sur le chemin pour Amsterdam on s'est arrêtés 48 h en bord de mer histoire de changer totalement d'atmosphère après la session Hambourg. Ce genre de pose nous permet aussi de faire toutes les tâches quotidiennes qui sont difficiles à effectuer en ville sans passer pour des gros dégueulasses: vaisselle, douche, lessive, nettoyage de Roger... Les poumons remplis d'air frais, nous nous sommes dirigés vers Amsterdam.
La plupart du temps il nous faut quelques jours de repérage avant de trouver un concert pertinent pour le documentaire. Notre premier jour à Amsterdam a été plutôt surprenant: arrivés à 17H30 en centre ville, on filmait trois concerts géniaux le soir même. On a effectivement fait un petit tour sur internet à notre arrivée pour checker nos mails et regarder ce que les salles de concerts avaient à nous proposer pour la semaine. Il y avait une soirée "country" le soir même dans un ancien squat appelé l'Occi. Le thème de la soirée ne nous branchait pas plus que ça mais lorsqu'on a écouté la programmation on a tout de suite pris le matos et cherché le lieu du concert. Le premier groupe s'appelait Bad Moon Rising.
A même le sol, sous une lumière bleu criarde et psyché, le groupe s'est livré à une performance expérimentale quelque peu déconcertante mais remplie d'atmosphères différentes et envoûtantes. Bad Moon Rising est constitué d'un batteur incontrôlable, d'un guitariste à des milliers de kilomètres du monde réel et d'un mec aux machines qui joue également de la flûte baroque. Un concert surprenant. Le deuxième concert c'était Templo Diez, le groupe qui nous a décidé à venir filmer cette soirée. Entre post-rock, folk, rock psychédélique ou parfois même country, la musique de Templo Diez nous a fait voyager pendant une heure, et on aurait bien voyagé plus longtemps.
L'interview de Pascal, chanteur du groupe, a été l'une des plus instructives depuis le début du trajet. C'est le groupe de country Black Diamond Express Train To Hell qui à clos la soirée. Ce groupe de punk country a transformé l'Occi en saloon dès la première chanson. La plupart des membres étant issus de la musique punk, B.D.E.T.T.H. utilise la musique country dans un esprit contestataire et festif. Le plaisir que les musiciens éprouve sur scène dégage une bonne humeur contagieuse. On a passé une excellente première soirée à Amsterdam.
En revanche, sur les deux semaines que nous avons passé dans la capitale hollandaise, la programmation était loin d'être abondante et nous n'avons trouvé que très peu de lieux "alternatifs" accessibles. Nous avons tout de même fait de belles rencontres et assisté à des concerts de haut niveau. Nous nous sommes rendus à deux reprises dans un café jazz, El Alto. Ambiance jazz, confiné, tamisé, cabaret, que dire de plus...Ah oui, il y a aussi et surtout des lives gratuits avec des musiciens extrêmement talentueux notamment Saskia laroo une trompettiste hollandaise assez excentrique.
Une autre richesse d'Amsterdam est l'art de rue que l'on trouve un peu partout dans la ville. Nous avons rencontré un de ces artistes de rue qui a attiré notre attention avec ses compositions interprété guitare/voix dans un style reggae/folk/alternatif. Il avait bien du talent mais n'avais pas vraiment la tête sur les épaules et son interview en témoignera dans le documentaire...
L'heure est maintenant venu pour la dernière étape avant le retour en France: Londres!
samedi 2 juillet 2011
Hambourg
Nous avons établi campement dans le quartier le plus vivant de Hambourg: " St Pauli", en se garant devant un des plus vieux squats de la ville entre deux autres vans.
Le quartier est traversé par la Reeperbhann, une rue où l'on trouve tout et n'importe quoi. Fast food, sex shop, grandes surfaces, maisons closes institutionnalisées, scènes de rues, bars punk, cinéma, musées... De l'autre côté de ce quartier se trouve le port industriel qui fait partie du paysage de Hambourg.
Pour commencer la semaine, nous avons demandé l'autorisation de filmer dans le squat devant lequel nous étions garés, comme d'habitude la réponse fut non. Nous sommes tout de même parvenus à prendre quelques images à l'intérieur quelques jours après, lors d'une soirée où un concert était organisé.
Il y a beaucoup de bar punk qui font jouer des groupes issus de la scène locale à Hambourg. L'ambiance qu'on y trouve est souvent chaleureuse et les rencontres se font assez facilement.
Plus tard dans la semaine, nous sommes allés filmer un concert au "Hafenklang" un live bar au bord du port. L'atmosphère était au punk old school engagé, le vrai qui sent la bière, la transpiration et qui fait bouger tout le monde. Le seul hic c'est que pour la première fois nous avons dû payer l'entrée, 20 euros par tête... Un peu moins punk.
La ville de Hambourg est parmi les plus surprenantes que nous ayons abordées pour le moment, ça bouge tout le temps, il y a des choses à voir un peu partout, on y trouve beaucoup d’atmosphères différentes, c'est festif et on se sent rapidement chez soi.
Nous partons maintenant pour la Hollande, direction Amsterdam.
PS: Roger tient toujours la route !
jeudi 23 juin 2011
Berlin 2
Après trois jours de festival nous sommes retournés à Berlin pour rencontrer Kiki Sauer du groupe berlinois 17 Hippies. Kiki nous a invité à venir boire un petit apéro au bureau du groupe situé dans les bâtiments d'une ancienne brasserie. Ce bureau est le QG du groupe, ils y font tout: des répétitions à l'administration en passant par l'enregistrement studio.
En 1995, alors que la mouvance électro prenait toute son ampleur à Berlin, plusieurs musiciens dont Christopher Blenkinsop et Kiki Sauer ont décidé de monter un groupe aux influences balkaniques et pop rock à contre courant des nouvelles tendances. Depuis, 17 Hippies à fait du chemin. Ayant commencé à jouer gratuitement dans un petit bar de Berlin devant une audience plus ou moins sceptique, en 16 ans le groupe s'est fait peu à peu une renommée mondiale, se produisant au quatre coins du monde, avec des textes anglais, français et allemands. Le groupe a monté son propre label, ce qui leur permet de gérer eux mêmes la production des albums ou les tournées. Ainsi plusieurs membres du groupe sont affectés à des tâches administratives en plus du travail musical.
Kiki est une passionnée. De musique bien sûr mais aussi de Berlin et son histoire ou des pays et des régions qu'elle a l'occasion de visiter grâce aux tournées. On a discuté pendant plusieurs heures sur divers sujets: l'indépendance du groupe, l'évolution de la scène musicale berlinoise depuis la chute du mur, le statut d'artiste en fonction des pays...Il y aurait beaucoup à rapporter de cette conversation mais on a pas pris de notes.
Le lendemain nous sommes allés filmer la répétition de 17 Hippies dans le même "Büro". Les 13 musiciens étaient au rendez-vous. Ils préparaient un concert à Nantes qui avait lieu le week-end prochain. Le travail principal de la répétition étant d'adapter les chansons de leur nouvel album pour la scène. On les a quittés au bout d'une heure et demie et Kiki nous a donné quelques contacts pour notre prochaine étape: Hambourg.
On a surement oublié des trucs, parce que la matière est dense concernant 17 Hippies, mais pour plus d'infos allez jeter un coup d’œil à leur site >>> http://17hippies.de/
En fin de semaine nous nous sommes rendu au "White Trash", un bar/Concert/Restaurant des plus atypiques que Kiki nous avait conseillé. On y a filmé trois concerts, trois styles différents: du punk brut, de l'electro punk et de l'electro pop post punk...Bref. Trois groupes aux énergies panoramiques.
Le groupe en tête d'affiche s’appelait Dadajugend Polyform. Ils sont originaires de Berlin et se définissent comme de l'electronica post punk. Si ça ne vous dit rien:
Il y avait également deux autres groupes qui assuraient le début de soirée. Un jeune groupe de punk brut allemand qui a fait une très bonne prestation live: Skeptik in perspektiv. La voix éraillée et la façon de chanter du chanteur (proche de celle de Robert Smith des Cure) fait la particularité du groupe.
Le troisième groupe était constitué de quatre punks d'une trentaine d'année. La crête, le cuir, les rangers, du faux sang un peu partout, et une prestation punk electro. Mais si on les interroge sur leur style ils répondent "punk, pop, folk, kitch, hardcore, métal, electro, post-rock..." , une façon de ne pas se ranger dans une catégorie et de dire que finalement le style n'a pas beaucoup d'importance à leurs yeux. Les Fleischdolls font de la musique ensemble depuis près de 14 ans mais ne se prennent pas au sérieux. Ils font la musique qu'ils veulent mais ont conscience qu'ils ne feront jamais de tube ou ne signeront jamais dans un label: "Au fur et à mesure des concerts on s'est fait des potes et c'est ce qui fait qu'on a un public".
Comme la plupart des groupes ils payent (de leur temps et de leur poche) pour pouvoir jouer mais le repas offert par la salle de concert les satisfait amplement: "We do it for the burger!".
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