mercredi 1 juin 2011

RECLAIM! Underground Timisoara Festival

Au sein de la zone industrielle de Timisoara (sud ouest de la Roumanie), dans l'ombre des cheminées fumantes des usines, se tient depuis 14 ans le RECLAIM! Underground Timisoara Festival. Pas d'affiche, aucune indication, juste une vieille enseigne d'usine au dessus d'un portail bleu.  Il nous a fallu 5 heures pour le trouver, passant et repassant devant le lieu sans l’apercevoir. Ce festival est le rendez-vous roumain de la culture underground européenne. Loin du festival en plein air tout public accueillant des milliers de spectateurs, l'Undergroud Festival se déroule à l'Atelier DIY: quatre salles d'une usine désaffectée. Pas d'artifices, pas de déco, pas d'attractions, simplement quelques lights, un retro projetant des films indépendants, le bar et deux scènes où des groupes venant de toute l'Europe (Rome, Paris, Barcelone, Berlin...), plus barrés les uns que les autres, régalent le public pendant deux jours.


Noise punk, anarchopunk, shoegaze, space-doom-psych-rock-jam, experimental noise rock, industrialien post rock, breakcore, teckno-punk, sci-fi grind'n'roll...Dans tout ces genres on a du mal à s'y retrouver, mais c'est plus une histoire d'identités que de genres. Chacun des groupes ou artistes sort du lot, a son propre son, sa propre mise en scène, son propre show. Les sons vont toujours plus loin, distorsion à outrance, tempos effrénés, rythmes déstructurés, mélodies sans fins...Le milieu underground est relativement fermé mais la musique est paradoxalement très ouverte, sans limites, allant des sons de synthé kitch des années 90 au punk le plus brut et puissant.


Parmi les groupes que nous avons filmés il y a Romantic Jurgen, un groupe de Timisoara qui livre sur scène une performance assez minimaliste dans la composition (un mec aux machines, un autre à la batterie et une chanteuse). Mais les sons synthétiques longs et puissant ponctués par la rythmique haletante de la batterie l'énergie de la chanteuse donnent à ce cocktail pop un esprit punk indéniable. Nous avons également rencontré Creutzfeldt Jacky après son live. Lui il fait de la techno avec une game boy. C'est assez génial. Les basses vous clouent sur place, les parties mélodiques vous transportent, et le son mythique de la gameboy vous rend un brin nostalgique. Il y avait aussi la Fraction, groupe mythique de la scène punk française. En deux minutes le public transpirait autant que les musiciens . Le groupe réussi a propager son énergie jusqu'au fond de la salle, personne n'est délaissé, tout le monde prend son pied. 



 Il y avait au total 22 artistes sur deux jours. Tous connus dans le milieu underground, mais inconnus de la plupart des gens. Ce genre d'évènements du milieu underground n'est pas évident  à filmer pour nous. Il se pose le même problème que dans les squats les plus marginaux que nous visitons. Ces porteurs de la culture DIY (Do it yourself) sont extrêmement réfractaires aux médias. On prend donc le temps de discuter au préalable avec eux du sujet du doc, des objectifs et de leur vision des choses.

Après Timisoara nous avons pris la route pour Prague...

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