jeudi 22 septembre 2011

C'est pas fini...


Le but de ce voyage musical était d’en sortir un film sous forme de doc-road movie et de le projeter gratuitement dans différents lieux culturels de France. Ces projections seront suivies de discussions, de débats, de concerts ou de diverses animations, du moment que ce soit créatif et intéressant. Le tournage est à présent terminé mais il nous reste encore un long travail de montage. La première diffusion se déroulera le 16 décembre à la médiathèque de Mérignac, qui nous a suivi pendant tout le voyage. En attendant, une exposition constituée des photos du voyage se tiendra du 1er novembre au 31 décembre, également à la médiathèque de Mérignac. 

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Nous sommes arrivés en France le soir du 25 juillet au port de Roscoff. Le crachin breton, la famille et les amis nous ont merveilleusement accueillis. Toujours au top de sa forme, Roger, notre fourgon, nous a emmené jusqu’à la maison histoire de boucler la boucle et de retrouver de véritables lits, incontestablement plus confortables que les banquettes du camion. A la récurrente et troublante question « Alors c’était comment ?? » nous ne pouvions répondre qu’un simple « C’était cool. », surement pas à la hauteur des attentes de nos interlocuteurs mais cependant empli de sincérité. On aurait également pu dire «Va faire un tour sur le blog », parce que c’est vraiment difficile de trouver les quelques mots qui résumeraient six mois de voyage dans les bars, squats et salles de concert européennes. Le tournage, lui, restait cependant inachevé, il restait un dernier rendez-vous, à Brest.

Après cinq jours de repos et de retrouvailles, nous avons pris la route pour Astropolis, le plus vieux festival de musique électronique français. Nous avions l’accréditation média pour la soirée maintenant devenu mythique, de « la nuit au manoir ». Une nuit entière pour célébrer l’électro dans un cadre magnifique : le manoir de Keroual, caché au beau milieu des bois en périphérie de Brest.

La soirée ne commençant qu’à 21 heures pour finir aux alentours de 8 heures, nous avons passé l’après-midi allongés dans l’herbe ou sur des transats assistant à un mix en plein air à la petite prairie de Beau-rivage qui offre une vue sur la rade de Brest. Un cadre excellent pour se mettre dans l’ambiance électro avant d’entamer une nuit surréaliste. Surréaliste parce que la nuit au manoir, c’est un véritable son et lumière, c’est des boules à facettes géantes, des structures futuristes côtoyant les ruines du manoir, des projections psychédéliques en harmonie avec les chênes de la forêt… Et une inlassable électronique qui ne lâche pas une seconde vos oreilles pendant près de douze heures.



Stephan Bodzin, Rone, Cassius, Laurent Garnier… Comme chaque année Astropolis a réuni des grands noms, mais comme à notre habitude nous nous sommes penchés sur les plus petits. Avec quatre scènes qui tournent chacune presque sans interruptions toute la nuit, il y a de quoi découvrir et surtout de quoi être surpris. Et l'une des meilleures surprise fût Jackson avec son univers quelque peu torturé. Lorsqu’un artiste prend les commandes d’une scène, le public devient sa marionnette. Il le fait entrer peu à peu dans son univers jusqu’à avoir un total contrôle sur lui. A partir de ce moment, il commence à jouer avec ses nerfs. Il sait ce que le public veut : une explosion. Le tout est de lui donner ce qu’il veut mais de manière inattendue, par des moyens détournés, et pas trop souvent quand même… Il use ainsi de son savoir-faire pour casser les rythmes, varier l’intensité, gérer les fausses montés, construire la mélodie par étape laissant planer le doute sur le sens final du morceaux, envoyer les basses plus bas que terre pour les faire ensuite remonter dans le ventre. Et pour que tout cela explose enfin. Au grand bonheur du public...


lundi 15 août 2011

Londres

Après avoir passé la nuit à Calais, nous traversons la manche de bon matin via le ferry. C'est le 14 juillet il pleut et il fait froid mais qu'importe c'est partis pour la dernière étape: à nous les petites anglaises! Une fois arrivés sur le sol Anglais, nous remarquons une flaque d'huile sous le moteur, Roger nous fais sa première fuite. Cela dit, ce n'est pas de sa faute, après avoir effectué la vidange la veille, il ne nous a pas traversé l'esprit de remettre le bouchon sur le réservoir d'huile. Nous occupons notre première journée à essayer de mettre la mains sur un nouveau bouchon d'huile sans faire claquer le moteur... Une fois cette mission accomplie nous partons pour Londres que nous abordons de nuit, il est tard nous nous éloignons du centre pour passer une nuit tranquille dans le quartier de Brixton. 

C'est donc le 15 juillet que l'on commence à explorer Londres. 

Au fil des rencontres que l'on fait dans la ville, on nous conseil les endroits potentiellement intéressants pour notre documentaire. Certains quartiers reviennent à nos oreilles comme "Shoreditch" ou "Camden". 
En premier lieu nous nous dirigeons vers Shoreditch, le quartier alternatif/fashion de Londres. Quand on s'y promène, on croise des Londoniens aux styles extravagants et top tendances ainsi qu'une activité nocturne impressionnante, ça bouge partout, les bars sont pleins, concerts à gogo...
Il est 22h, on décide de s'arrêter dans une friperie de fringues vintages où une scène semble s'installer entre deux rangées de cintres. C'est un concert d'électro jazz qui commence, deux musiciens, l'un  au saxophone l'autre aux machines et au chant. Séduis par le cadre et par la musique nous décidons de filmer la prestation.
Plus tard dans la semaine, nous sommes allés rencontrer le groupes "lazy habbits" qui faisait un concert au Village Underground, un espace créatif qui accueil toute sorte d'artistes, qui organise des concerts, des expositions, des performances artistiques diverses...
Lazy Habbits est un groupe Londonien qui a sorti son premier album le 31 juillet dernier, tous frais donc le groupe propose un rap très jazzy qui fait remuer tout le monde! 


Le lendemain, nous partons pour Camden ou nous avons prévu de rencontrer un autre groupe Londonien dont nous avions récupéré le contact il y a 6 mois en Espagne à Zarragosse. 
Le point de rencontre est un bar/concert appelé "The Unicorn". Nous nous y rendons un peu avant l'heure pour repérer le lieu, préparer le matos avant le début du live...

Le groupe s'appelle "Shield your eyes", c'est un trio guitare/basse/batterie qui se distingue nettement de tout ce que l'on peut trouver actuellement dans le courant du rock Britanique et de ses dérivés. Quand on leur demande de qualifier leur musique, ils parlent de blues old school...  Entre rock mélodique déstructuré et hard core brut, le groupe s'offre parfois quelques ballades acoustiques qui restent tout de même déjantées. Il n'est pas évident de se laisser emporter par la musique de Shield your eyes car on pourrait croire que même le groupe ne sait pas où il va lors de ses prestations, le tempo se casse, la mélodie aussi, certaines notes paraissent faussent... On peut facilement se sentir mal à l'aise. Mais quand on se rend compte que tout cela est bien voulut et parfaitement maîtrisé, on se dit qu'il y a un brun de virtuosité dans cette performance. Si il n'est pas facile de secouer la tête sur un morceau des Shield your eyes c'est parce qu'il font une musique qui ne ressemble à rien de ce que l'on connaît. Ce groupe est un OVNI, mais il ne faut pas en avoir peur car si on tend bien l'oreille il y a de quoi se régaler avec leurs trois albums. Une première chanson à écouter pour se familiariser avec le groupe pourrait être "Aves" tirée de l'album "Theme from kindness" dispo ici : (piste 8)

http://soundcloud.com/shield-your-eyes/sets/shield-your-eyes

Nous partons le lendemain à Plymmouth pour prendre un ferry qui nous ramènera en France. Direction Brest, pour filmer un Festival électro: Astropolis.



lundi 11 juillet 2011

Amsterdam

Sur le chemin pour Amsterdam on s'est arrêtés 48 h en bord de mer histoire de changer totalement d'atmosphère après la session Hambourg. Ce genre de pose nous permet aussi de faire toutes les tâches quotidiennes qui sont difficiles à effectuer en ville sans passer pour des gros dégueulasses: vaisselle, douche, lessive, nettoyage de Roger... Les poumons remplis d'air frais, nous nous sommes dirigés vers Amsterdam.




La plupart du temps il nous faut quelques jours de repérage avant de trouver un concert pertinent pour le documentaire. Notre premier jour à Amsterdam a été plutôt surprenant: arrivés à 17H30 en centre ville, on filmait trois concerts géniaux le soir même. On a effectivement fait un petit tour sur internet à notre arrivée pour checker nos mails et regarder ce que les salles de concerts avaient à nous proposer pour la semaine. Il y avait une soirée "country" le soir même dans un ancien squat appelé l'Occi. Le thème de la soirée ne nous branchait pas plus que ça mais lorsqu'on a écouté la programmation on a tout de suite pris le matos et cherché le lieu du concert. Le premier groupe s'appelait Bad Moon Rising.


A même le sol, sous une lumière bleu criarde et psyché, le groupe s'est livré à une performance expérimentale quelque peu déconcertante mais remplie d'atmosphères différentes et envoûtantes. Bad Moon Rising est constitué d'un batteur incontrôlable, d'un guitariste à des milliers de kilomètres du monde réel et d'un mec aux machines qui joue également de la flûte baroque. Un concert surprenant. Le deuxième concert c'était Templo Diez, le groupe qui nous a décidé à venir filmer cette soirée. Entre post-rock, folk, rock psychédélique ou parfois même country, la musique de Templo Diez nous a fait voyager pendant une heure, et on aurait bien voyagé plus longtemps.

L'interview de Pascal, chanteur du groupe, a été l'une des plus instructives depuis le début du trajet. C'est le groupe de country Black Diamond Express Train To Hell qui à clos la soirée. Ce groupe de punk country a transformé l'Occi en saloon dès la première chanson. La plupart des membres étant issus de la musique punk, B.D.E.T.T.H. utilise la musique country dans un esprit contestataire et festif. Le plaisir que les musiciens éprouve sur scène dégage une bonne humeur contagieuse. On a passé une excellente première soirée à Amsterdam.



En revanche, sur les deux semaines que nous avons passé dans la capitale hollandaise, la programmation était loin d'être abondante et nous n'avons trouvé que très peu de lieux "alternatifs" accessibles. Nous avons tout de même fait de belles rencontres et assisté à des concerts de haut niveau. Nous nous sommes rendus à deux reprises dans un café jazz, El Alto. Ambiance jazz, confiné, tamisé, cabaret, que dire de plus...Ah oui, il y a aussi et surtout des lives gratuits avec des musiciens extrêmement talentueux notamment Saskia laroo une trompettiste hollandaise assez excentrique.
Une autre richesse d'Amsterdam est l'art de rue que l'on trouve un peu partout dans la ville. Nous avons rencontré un de ces artistes de rue qui a attiré notre attention avec ses compositions interprété guitare/voix dans un style reggae/folk/alternatif. Il avait bien du talent mais n'avais pas vraiment la tête sur les épaules et son interview en témoignera dans le documentaire...
L'heure est maintenant venu pour la dernière étape avant le retour en France: Londres!

samedi 2 juillet 2011

Hambourg


Nous avons établi campement dans le quartier le plus vivant de Hambourg: " St Pauli", en se garant devant un des plus vieux squats de la ville entre deux autres vans.
Le quartier est traversé par la Reeperbhann, une rue où l'on trouve tout et n'importe quoi. Fast food, sex shop, grandes surfaces, maisons closes institutionnalisées, scènes de rues, bars punk, cinéma, musées... De l'autre côté de ce quartier se trouve le port industriel qui fait partie du paysage de Hambourg.



Pour commencer la semaine, nous avons demandé l'autorisation de filmer dans le squat devant lequel nous étions garés, comme d'habitude la réponse fut non. Nous sommes tout de même parvenus à prendre quelques images à l'intérieur quelques jours après, lors d'une soirée où un concert était organisé.
Il y a beaucoup de bar punk qui font jouer des groupes issus de la scène locale à Hambourg. L'ambiance qu'on y trouve est souvent chaleureuse et les rencontres se font assez facilement.





Plus tard dans la semaine, nous sommes allés filmer un concert au "Hafenklang" un live bar au bord du port. L'atmosphère était au punk old school engagé, le vrai qui sent la bière, la transpiration et qui fait bouger tout le monde. Le seul hic c'est que pour la première fois nous avons dû payer l'entrée, 20 euros par tête... Un peu moins punk.

La ville de Hambourg est parmi les plus surprenantes que nous ayons abordées pour le moment, ça bouge tout le temps, il y a des choses à voir un peu partout, on y trouve beaucoup d’atmosphères différentes, c'est festif et on se sent rapidement chez soi.
Nous partons maintenant pour la Hollande, direction Amsterdam.

PS: Roger tient toujours la route !

jeudi 23 juin 2011

Berlin 2

Après trois jours de festival nous sommes retournés à Berlin pour rencontrer Kiki Sauer du groupe berlinois 17 Hippies. Kiki nous a invité à venir boire un petit apéro au bureau du groupe situé dans les bâtiments d'une ancienne brasserie. Ce bureau est le QG du groupe, ils y font tout: des répétitions à l'administration en passant par l'enregistrement studio.



En 1995, alors que la mouvance électro prenait toute son ampleur à Berlin, plusieurs musiciens dont Christopher Blenkinsop et Kiki Sauer ont décidé de monter un groupe aux influences balkaniques et pop rock à contre courant des nouvelles tendances. Depuis, 17 Hippies à fait du chemin. Ayant commencé à jouer gratuitement dans un petit bar de Berlin devant une audience plus ou moins sceptique, en 16 ans le groupe s'est fait peu à peu une renommée mondiale, se produisant au quatre coins du monde, avec des textes anglais, français et allemands. Le groupe a monté son propre label, ce qui leur permet de gérer eux mêmes la production des albums ou les tournées. Ainsi plusieurs membres du groupe sont affectés à des tâches administratives en plus du travail musical.






Kiki est une passionnée. De musique bien sûr mais aussi de Berlin et son histoire ou des pays et des régions qu'elle a l'occasion de visiter grâce aux tournées. On a discuté pendant plusieurs heures sur divers sujets: l'indépendance du groupe, l'évolution de la scène musicale berlinoise depuis la chute du mur, le statut d'artiste en fonction des pays...Il y aurait beaucoup à rapporter de cette conversation mais on a pas pris de notes.





Le lendemain nous sommes allés filmer la répétition de 17 Hippies dans le même "Büro". Les 13 musiciens étaient au rendez-vous. Ils préparaient un concert à Nantes qui avait lieu le week-end prochain. Le travail principal de la répétition étant d'adapter les chansons de leur nouvel album pour la scène. On les a quittés au bout d'une heure et demie et Kiki nous a donné quelques contacts pour notre prochaine étape: Hambourg.
On a surement oublié des trucs, parce que la matière est dense concernant 17 Hippies, mais pour plus d'infos allez jeter un coup d’œil à leur site >>> http://17hippies.de/

En fin de semaine nous nous sommes rendu au "White Trash", un bar/Concert/Restaurant des plus atypiques que Kiki nous avait conseillé. On y a filmé trois concerts, trois styles différents: du punk brut, de l'electro punk et de l'electro pop post punk...Bref. Trois groupes aux énergies panoramiques. 



Le groupe en tête d'affiche s’appelait Dadajugend Polyform. Ils sont originaires de Berlin et se définissent comme de l'electronica post punk. Si ça ne vous dit rien:

Il y avait également deux autres groupes qui assuraient le début de soirée. Un jeune groupe de punk brut allemand qui a fait une très bonne prestation live: Skeptik in perspektiv. La voix éraillée et la façon de chanter du chanteur (proche de celle de Robert Smith des Cure)  fait la particularité du groupe.




Le troisième groupe était constitué de quatre punks d'une trentaine d'année. La crête, le cuir, les rangers,  du faux sang un peu partout, et une prestation punk electro. Mais si on les interroge sur leur style ils répondent  "punk, pop, folk, kitch, hardcore, métal, electro, post-rock..." , une façon de ne pas se ranger dans une catégorie et de dire que finalement le style n'a pas beaucoup d'importance à leurs yeux. Les Fleischdolls font de la musique ensemble depuis près de 14 ans mais ne se prennent pas au sérieux. Ils font la musique qu'ils veulent mais ont conscience qu'ils ne feront jamais de tube ou ne signeront jamais dans un label: "Au fur et à mesure des concerts on s'est fait des potes et c'est ce qui fait qu'on a un public". 
Comme la plupart des groupes ils payent (de leur temps et de leur poche) pour pouvoir jouer mais le repas offert par la salle de concert les satisfait amplement: "We do it for the burger!". 

mardi 21 juin 2011






Le lendemain d'une soirée électro au Cross Club, grand club de Prague à la déco surréaliste (l’assemblage de pièces de moteurs, machines, sculptures en fer forgés et mécanismes en tous genres font de ce club une œuvre d'art à lui seul), nous avons pris la route pour Berlin.



Pour notre première soirée berlinoise nous avons retrouvé le rappeur new yorkais SpiritChild que nous avions rencontré à Prague. Berlin est en quelque sorte son attache en Europe, il y tourne souvent et connait très bien le milieu hip hop de la ville. Il nous a emmenés à un concert dans la cave du K9, petit club installé dans le quartier Friedrichshain, à Berlin est.  Premier aperçu pour nous du Berlin underground. C'est Ricardo Cien, un chilien vivant à Hambourg, qui a chauffé le public avec un rap espagnol militant et plutôt groovy. Ensuite quatre berlinois sont montés sur scène pour un show passionné et énergique dans une ambiance presque familiale. Le groupe s'appelle connexion musical et SpiritChild qui a réalisé plusieurs featuring avec eux nous a présenté Lena, une berlinoise au flow et au charisme impressionnant.  Nous avons ainsi pu rencontrer le groupe quelques jours plus tard pour une interview et un petit freestyle.

Loin du rap MTV bling bling, le crew connexion musical rap simplement par passion et livre dans ses chansons un témoignage authentique de l'environnement social qui les entourent.  Toujours étudiants, les quatre berlinois se débrouillent pour produire leur musique et se représenter sur scène de manière totalement indépendante, sans label.

Nous sommes restés garé à Friedrichshain pour le reste du séjour car ce quartier est reconnu pour  être l'un des espaces de Berlin où subsiste une forte culture alternative et underground. Quand on se balade dans Friedrichshain on peut tomber à tout moment sur une porte éclairée, remplie de tags, de stickers et d'affiches. Parfois on peut lire sur l'un des boutons de l'interphone le mot "party". Derrière ces portes, se trouvent en général des squats ou des clubs. La majorité d'entre eux sont ce qu'appellent les allemands des hausproject (house project).


Les hausproject, ou certains les appellent encore les squats, sont des batiments occupés par des collectifs militants pour diverses causes sociales. Tous étant résolument d'extrême gauche,  beaucoup d'entre eux affichent des tendances punk ou anarchistes. C'était pour la plupart d'entre eux des bâtiments qui appartenaient à l'état soviétique avant 89, qui après la chute du mur se sont transformés en squats et qui se sont au fur et à mesure plus ou moins légalisés. Les résidents y organisent différents évènements, en général politisés: concerts, débats, repas, projections de films, et ateliers divers...Durant toute la première semaine nous avons tenté de filmer des lives dans ces lieux fascinants en rencontrant les résidents pour leur présenter notre projets et nos motivations. Malgré nos efforts, nous n'avons jamais été autorisés à allumer la caméra à l'intérieur...







Après cette première semaine à Berlin, nous nous sommes rendus du côté de Leipzig à une centaine de kilomètre au sud de la capitale pour assisté à un Festival d'électro en plein air, le « Spring Break Open Air Festival ». La programmation était intéressante avec notamment Bonaparte, Modeselector, Fritz Kalkbrenner, Underworld et Ellen Allien qui tient le plus gros label électro d’Allemagne « Bpitch ». Nous avons rencontré les organisateurs du Festival pour avoir l’autorisation de filmer qui malheureusement ne nous a pas été accordée…

jeudi 2 juin 2011

République Tchèque: Prague

Le trajet Timisoara-Prague (700 kilomètre à vol d'oiseau) s'est fait tranquillement en 4 jours durant lesquels nous nous sommes arrêtés plusieurs fois histoire de nettoyer Roger, de passer une journée dans un coin tranquille pour faire notre lessive etc. Nous sommes arrivés dans la capitale Tchèque un jeudi soir. Nous avons passé tout le weekend à chercher des lieux qui sortent de l'ordinaire mais la tache ne fut pas facile car Prague est l'une des villes les plus touristiques d'Europe et tout est fait pour les touristes.

Nous trouvons un premier lieu à visiter à priori intéressant, où nous nous rendons le dimanche soir. Il s'agit d'un ancien abri anti-atomique, un bunker souterrain appelé PARUKARKA qui s'enfonce jusqu'à 20 mètre sous terre et où des concerts sont programmés trois fois par semaine. Malheureusement, tout ce que nous avons trouvé ici ce soir là était un concert lycéen pas vraiment dans la cible de ce que nous recherchions...
Le lundi nous nous sommes rendu dans un autre lieux appelé "Chapeau Rouge", un bar/concert bâti sur 3 étages sous terrains avec une programmation quotidienne fulgurante.



Entre deux étages au Chapeau rouge


Avec trois salles de concert, une à chaque étage, et 4 bars dans la même enceinte en plein centre ville de Prague, Chapeau rouge s'affirme comme un lieu de référence en matière de soutien à la culture underground  à l'échelle du pays. Ici nous avons rencontré une certaine Lucie, programmatrice culturelle spécialisée dans les arts urbains (hip hop, graf') et coordinatrice du Chapeau rouge. Après nous avoir accordé une interview, Lucie nous a donné plusieurs plans et contacts pour le reste de la semaine. 

Le premier contact, celui de Matej qui nous a accueilli dans son appartement histoire de passer une nuit en dehors du fourgon et de prendre une petite douche. Le second est celui de Ann qui est animatrice radio sur Radio Spin, la première radio hip hop de république Tchèque. Pendant la journée, Radio Spin diffuse du rap "mainstream" (commercial, ce qu'on peut voir sur MTV à longueur de journée), mais les soirées sont consacrées au hip hop indépendant, à la scène locale, et de manière plus globale à la culture underground. Nous nous sommes rendus à la radio mardi. On avait contacté Ann au préalable et on avait cru comprendre qu'il y avait un évènement particulier à 19h45, genre lancement d'un magazine indépendant ou un truc comme ça. En fait pas du tout. Nous sommes arrivés à 20H10 et Ann nous a accueillis pendant son émission. Sans trop savoir ni pourquoi ni comment on s'est retrouvés en direct sur la radio tchèque, interviewés sur notre projet de documentaire. Une expérience assez marquante pour nous qui n'étions jamais passés à la radio. Quelques minutes plus tard, un rappeur new-yorkais a débarqué dans le studio. En tournée européenne, SpiritChild (de son pseudo) qui avait joué la veille dans un club de Prague était là pour une interview. Nous sommes restés écouter l'interview, principalement axée sur l'engagement du rappeur sur différents fronts: féminisme, démocratisation de la culture hip hop, travail social avec les jeunes du bronx, etc...Dans les quatre dernières minutes de l'émission SpiritChild et Thibault sont parti dans un jam freestyle, Thibault assurant le beat avec son harmonica (voir vidéo).

Mercredi on est allé à une soirée hip hop au Club Cerv, toujours sur les recommandations de Lucie. Il est difficile de décrire ce lieu. Disons accueillant, convivial et sans prises de têtes. C'est un bar qui affiche moins d'ambition que Chapeau rouge par exemple. Il est plus petit, tout le monde se connait et il n'y a pas de volonté de programmer des grosse tête d'affiche.  En fait c'est un lieu assez simple où les gens sont ouverts et où les bières sont pas cher. Surement de par ces caractéristiques, c'est un des piliers de la vieille et nouvelle scène undergound praguoise. Scène ouvertes, concerts à même le sol, le club permet à tout à chacun de s'exprimer par sa musique. Le mercredi soir est consacré aux jeunes MCs de Prague. Un micro (ou deux pour les battles), un DJ, et les jeunes rappeurs posent leur flow tout au long de la soirée. Nous avons filmer quelques unes de leur performances avec parfois d’excellentes surprises. Nous avons également interviewé DJ Backman, un des seuls DJ "old school"  de Prague. Son témoignage sur l'évolution de la scène underground en république tchèque a enrichi notre sujet.

Nous partons demain pour Berlin, la référence européenne des cultures alternatives...On verra ce qui nous attend là bas. 

mercredi 1 juin 2011

RECLAIM! Underground Timisoara Festival

Au sein de la zone industrielle de Timisoara (sud ouest de la Roumanie), dans l'ombre des cheminées fumantes des usines, se tient depuis 14 ans le RECLAIM! Underground Timisoara Festival. Pas d'affiche, aucune indication, juste une vieille enseigne d'usine au dessus d'un portail bleu.  Il nous a fallu 5 heures pour le trouver, passant et repassant devant le lieu sans l’apercevoir. Ce festival est le rendez-vous roumain de la culture underground européenne. Loin du festival en plein air tout public accueillant des milliers de spectateurs, l'Undergroud Festival se déroule à l'Atelier DIY: quatre salles d'une usine désaffectée. Pas d'artifices, pas de déco, pas d'attractions, simplement quelques lights, un retro projetant des films indépendants, le bar et deux scènes où des groupes venant de toute l'Europe (Rome, Paris, Barcelone, Berlin...), plus barrés les uns que les autres, régalent le public pendant deux jours.


Noise punk, anarchopunk, shoegaze, space-doom-psych-rock-jam, experimental noise rock, industrialien post rock, breakcore, teckno-punk, sci-fi grind'n'roll...Dans tout ces genres on a du mal à s'y retrouver, mais c'est plus une histoire d'identités que de genres. Chacun des groupes ou artistes sort du lot, a son propre son, sa propre mise en scène, son propre show. Les sons vont toujours plus loin, distorsion à outrance, tempos effrénés, rythmes déstructurés, mélodies sans fins...Le milieu underground est relativement fermé mais la musique est paradoxalement très ouverte, sans limites, allant des sons de synthé kitch des années 90 au punk le plus brut et puissant.


Parmi les groupes que nous avons filmés il y a Romantic Jurgen, un groupe de Timisoara qui livre sur scène une performance assez minimaliste dans la composition (un mec aux machines, un autre à la batterie et une chanteuse). Mais les sons synthétiques longs et puissant ponctués par la rythmique haletante de la batterie l'énergie de la chanteuse donnent à ce cocktail pop un esprit punk indéniable. Nous avons également rencontré Creutzfeldt Jacky après son live. Lui il fait de la techno avec une game boy. C'est assez génial. Les basses vous clouent sur place, les parties mélodiques vous transportent, et le son mythique de la gameboy vous rend un brin nostalgique. Il y avait aussi la Fraction, groupe mythique de la scène punk française. En deux minutes le public transpirait autant que les musiciens . Le groupe réussi a propager son énergie jusqu'au fond de la salle, personne n'est délaissé, tout le monde prend son pied. 



 Il y avait au total 22 artistes sur deux jours. Tous connus dans le milieu underground, mais inconnus de la plupart des gens. Ce genre d'évènements du milieu underground n'est pas évident  à filmer pour nous. Il se pose le même problème que dans les squats les plus marginaux que nous visitons. Ces porteurs de la culture DIY (Do it yourself) sont extrêmement réfractaires aux médias. On prend donc le temps de discuter au préalable avec eux du sujet du doc, des objectifs et de leur vision des choses.

Après Timisoara nous avons pris la route pour Prague...

jeudi 26 mai 2011

Mission Budapest over


La mission Budapest a suivi son cours... Le lendemain du concert de Vessels nous avons cherché toute la journée quelque chose d'intéressement à filmer mais rien à faire, c'était lundi soir et il n'y avait rien à se mettre sous la dent! Nous avons passé toute la journée du mardi à szimpla kert, ce bar immense et peu usuel a quelque chose de magique et on s'y sent rapidement comme à la maison.



Nous avons profiter de cette journée pour vider les images sur les disques dur et recharger les batteries histoires d'être au top pour le festival underground de Timisoara en Roumanie. En même temps nous cherchions minutieusement dans tous les programmes culturels  disponible sur Budapest, decortiquant chaque page de programmation de concert, chaque petite rubrique évènementiel, un bon nombre de page internet aussi mais l'offre de musique live le du mardi soir n'est guère plus généreuse que le lundi...


Finalement en fin d'après midi, alors que nous commencions à desespérer, trois mec ont débarqué avec leurs instruments et ont commencé à installer leur matos sur une scène au fond du bar que nous n'avions même pas encore remarqué, c'est dire tous les coins et recoins qu'offre szimpla kert! Là nous leur demandons si nous pouvons les interviewer et filmer le concert,  ils acceptent cash. Ce groupe vient de Lituanie et s'appel FREAKS ON FLOOR. Sans savoir à quoi s'attendre, nous allumions les caméras au moment où le concert a commencé et ce fut une très bonne surprise. Une batterie, une basse, une guitare et une voix, rien de très original a priori et pourtant il était difficile de décrire leur musique qui explore tous les styles avec une subtilité qui leur permet de garder une identité bien spécifique et identifiable.



Freaks on floor c'est de la pop qui groove avec du funk, du rock avec des touches bien marquées de jazz, du metal hard core par moment, on y retrouve aussi certaines influences orientales et même du rap U.S des années 90. En plus d'être musicalement riche et solide, la voix du chanteur Justinas ajoute une energie et même une touche d'humour lors des prestations en live. Après le concert, ils nous ont offert leur CD que nous écoutons en boucle depuis plusieurs jours.

Nous avons pu également interviewer le programmateur culturel du szimpla kert, Yuri, un type très sympa et très amusant, qui était persuadé que nous étions de la télévisions Française.  Il nous a présenté szimpla kert ainsi que la philosophie qui va avec, un lieux d'échange, de rencontre ouvert à tous, pour faire la fête, faire de la musique, pour se reposer ou simplement boire un verre entre amis.

Plus tard dans la soirée une autre personne est venu se présenter à nous, Zack, un hongrois designer de lunette et ami des Freaks on Floor, c'était lui qui leur avait donné l'adresse  du szimpla pour jouer ce soir là. Ils nous à expliqué qu'il réutilisé des vieux vinyles pour fabriquer des montures de lunettes, et qu'à force de se rendre chez le disquaire, il avait sympatisé avec un des habitués de la boutique qui n'était autre que le chanteur du groupe.

Encore plus tard dans la soirée, un autre mec dont je ne me rappel plus le prénom est venu  à notre rencontre pour nous informer qu'il y avait un studio d'enregistrement à l'étage, qu'il est en train de répéter avec son groupe et qu'il serait ravi que nous venions filmer leur répétition en studio.  La soirée fut inattendu, très productive, pleine de rencontres et de folie, elle a continué  jusqu'à tard dans la nuit mais ce qui s'est passé après n'avait vraiment plus rien à voir avec le documentaire...

lundi 16 mai 2011

La mission Budapest

Dans la plupart des endroits où l'on est passé en Roumanie, les gens nous ont parlé d'un évènement à ne pas louper dans le cadre de notre projet: le Timisoara Underground Festival. Un problème se posait, les dates ne collaient pas, le festival se déroule les 20 et 21 Mai et nous avions prévu de quitté la Roumanie pour la Hongrie le 14. On a donc remanié le planning: le passage à Budapest est réduit à 4 jours ( 3jours pleins), ensuite on revient en Roumanie pour le festival puis on part directement à Prague pour ne pas perdre trop de temps. En bref, si on veut avoir des sujets intéressants à Budapest pour le doc il faut faire vite et être surefficace. C'est pas la meilleure manière d'aborder une ville, on le sait, mais pour le coup on a pas trop le choix. 




On a donc attaqué hier à 13hOO dès notre arrivée. Nous avons demandé aux barmans, aux passants et aux étudiants si ils connaissaient des lieux intéressants ( salles de concerts, squats, centre sociaux, salles associatives, etc...). Ils nous ont dirigés dans un premier temps vers le Godor. Il s'est avéré que cette grande salle programmait en effet beaucoup de concerts, des performances, tenait des expos, organisait des conférences...Mais pas grand chose d'original ou alternatif.


On a voulu chercher plus loin. Finalement on est tombé sur un bar génial, le Szimpla kert, où on s'est posé boire une bière et feuilleter les programmes de concert. On a écouté sur internet un des groupe qui passait le soir même dans une salle en plein centre de Budapest. Ce groupe anglais appelé Vessels nous a vraiment plu. On s'est présenté aux organisateurs et au groupe et on a pu filmer le live. Vessels joue un post rock très aérien qui fait directement penser à Sigur ros, Explosion in the sky ou même sur certains aspects à Radiohead. Le style est conforme à ce qu'on attend du post rock, mais dans la démarche le groupe est très attaché une certaine indépendance, aussi bien dans la création que dans le management ou le booking. Leur étroite relation avec leur label indépendant ou leur compagnie de booking est un aspect du travail auquel ils attachent beaucoup d'importance, de sorte à garder une certaine éthique dans la commercialisation de leur musique. L'engagement des musiciens sur scène (chacun d'entre eux semble  entrer dans une sorte de transe dès les premières notes du morceau) et l'énergie dégagée a bluffé le public hongrois. 

C'est une bonne première pour la mission Budapest, mais on continue nos recherches en espérant être surpris une fois de plus. 



Vessels ( ce n'est pas nous qui avons filmé cette vidéo)

Traversée de la Transylvanie




Nous sommes parti de Bucarest lundi dernier, avec deux concerts et une interview dans notre sac. Un bilan plutôt mitigé pour une ville où semble persister une culture alternative très riche. Mais le peu de temps que l'on reste dans chaque ville ne nous permet pas de trouver à chaque fois les bons endroits ou les bonnes personnes.

La route pour Cluj nous a permis de visitée la Transylvanie. La Roumanie est bel est bien le pays le plus dépaysant depuis le début du voyage. Sans doute par sa culture très singulière, ses petit villages et leur autonomie, et bien sur par sa pauvreté, que l'on retrouve partout (aussi bien dans les grandes villes qu'à la campagne). Nous avons passé une nuit fort agréable au milieu des plaines, à côté d'une petite rivière, avec petit dèj' ensoleillé ponctué par la visite d'une biche égarée. 


L'arrivée à Cluj a d'abord été l'occasion de payé nos amendes accumulé sur la route transylvanienne. Après le petit passage à la mairie nous avons entamé le travail de recherche pour trouver les lieux underground de cette magnifique ville. On ne s'attardera pas sur ce point car nous n'avons rien trouvé. Hormis un bar très funky mais dont la prog' ne correspondait pas avec notre planning: le "Janis La Stuff". Cluj-Napoca est une ville sympa, très étudiante, et sans doute la plus bourgeoise de toute les villes que nous avons traversées en Roumanie

lundi 9 mai 2011

Roumanie

Pour faire le trajet Belgrade-Bucarest, il nous a fallu trois jours de route avec ce bon vieux Roger qui contre toute attente tient toujours très bien la route. Thibault tenait le rôle de copilote avec la carte, donc il nous a fallu déjà sept heures pour sortir de la Serbie en passant deux fois par Belgrade. On est arrivé de nuit à la frontière roumaine et on a passé la nuit dans un petit village. Nous avons repris la route le lendemain dans la matinée jusqu'à tard dans la nuit où une nouvelle fois nous avons garé Roger dans un petit village d'une centaine d'habitant tout au plus. C'est au bout du troisième jour de trajet que l'on est arrivé à Bucarest, une ville impressionnante, surnommée le petit Paris surement à cause de ces avenues gigantesques et de son Arc de Triomphes. Le bâtiment le plus impressionnant de la ville est le Palais du parlement, un édifice titanesque dont la construction a d'ailleurs entraîné la ruine du pays...
Après quelques jours de repérages, nous avons trouvé un endroit appelé UNDERWORLD, une petite scène underground de Bucarest où de nombreux concerts sont programmés toutes la semaine. Ici, nous avons assisté à un concert de rock mélodique progressif. Le concert était franchement pas top, c'est la rencontre avec les musiciens lors de l'interview qui a eu le plus d'intérêt ce soir là.

Deux jours plus tard nous avons eu l'occasion de filmer un live de Ben Frost. Ce producteur, compositeur autrichien et islandais d'adoption se produisait au Control club, un grand club de Bucarest dont la programmation electro fait sa renommée. La musique de Ben Frost? Une electro expérimentale mêlant les sons puissants de la guitare électrique avec des nappes atmosphériques qui vous transportent loin, très très loin. Nous avons eu quelques soucis techniques avec le sons, petite déception de la soirée.



Nous partons demain pour Cluj, une ville au nord ouest de la Roumanie dont on nous a dit que du bien...

Check up Serbie

Durant ces dix jours dans la capitale Serbe, nous avons arpenté de nombreuses rues, visité plusieurs bars/concerts et rencontré beaucoup de personnalités différentes. Mais nous n'avons pas eu l'occasion de filmer de la musique live à proprement parlé sur Belgrade. C'est sur la péniche avec Mickaelo et ses amis que nous avons pu filmer quelques mix d'electro uniquement.
Un soir, à bord de ce bateau hors du commun, nous avons rencontré un certain Yovan, étudiant Serbe de 23 ans qui était DJ reconnu en Serbie. Après nous avoir donné une courte interview sur la situation musicale et sociale de Belgrade, il nous a emmené à une soirée...inattendue. Elle se tenait à l'autre bout de Belgrade, au dernier étage d'une tour désaffectée d'une cinquantaine d'étage. N'importe qui ne pouvait pas rentrer, il fallait connaître quelqu'un obligatoirement... Yovan nous a introduit et là nous avons découvert une immense terrasse qui offrait une vue imprenable sur la ville. Il y avait aussi une salle plus ou moins aménagée en dessous de la terrasse avec une ambiance de discothèque des années 90. Ce fut une bonne soirée, riche en rencontre, mais qui n'avait rien à voir avec l'esprit de notre documentaire. 
Nous nous sommes rendu à Novi Sad le lendemain, une autre ville plus au nord de la Serbie, sur les conseils de Yovan. 
Là, nous avons garé Roger à côté d'un lieu de diffusion alternatif (centre social, squat, salle associative...on a pas très bien cerné le statut de la structure) appelé le CK13. Nous y avons filmé le soir même une soirée punk rock qui tombait parfaitement dans le sujet du doc. Lors de cette soirée il y avait trois groupes qui jouaient. Le premier était un groupe Français appelé le "Todd Rickson Club" qui produisait un punk rock simple et brut: guitare, basse, batterie. C'est un groupe serbe de Novi Sad, DMT, qui a lancé un nouveau tempo à la deuxième partie de soirée avec toujours un punk rock très énergique mais marqué par des riffs plus rockabilly. Après ce concert nous avons rangé les caméras ne jugeant pas pertinent de filmer le dernier concert. Mais l'intro puissante du groupe croate Erotic Bilijan & his Heretics nous a vite amené à réinstallé tout le matos. C'était incontestablement le meilleur concert de la soirée: un rock brut et recherché, une énergie débordante mais canalisée, et un public chaud bouillant. Une très bonne session pour clore l'étape serbe.  

mercredi 27 avril 2011

Belgrade...

La vie de reporter amateur n'est pas toujours facile et pour cause nous n'avons pas réussis à rencontrer ce fameux Ivanovic du label Serbe. En effet nous nous sommes rendu au rendez vous à la bonne heure mais pas au bon endroit, nous nous trouvions à l'autre bout de Belgrade quand nous avons réalisé que l'on s'était mépris sur le nom de la rue. Il nous été impossible de rejoindre le point de rendez-vous en moins de 2h à cause des embouteillages. Résultat, nous avons involontairement posé un lapin à Ivanovic qui, à l'entendre au téléphone, l'avait plutôt mauvaise... Du coup, pas d'interview, pas de concert avec le groupe Repetitor. Quand après 2h passé dans les bouchons nous avons enfin rejoint notre place de parking au bord du Danube, nous décidons de nous faire du Tchaï, un thé au gingembre histoire de se poser et de reprendre des forces. J'attrape la guitare et joue un peu le temps que le gingembre cuise et là, un mec s'arrête pour écouter, il vient ensuite nous voire et nous propose de le rejoindre sur une péniche à deux pas d'ici.



Nous le suivons avec la guitare et la casserole remplie de Tchai, nous nous nous installons à bord de cette péniche aménagé sur deux étages laquelle présente une statue de Mickael Jackson qui se dresse au dessus du fleuve.



L'homme qui nous a invité ici s'appel Mikaelo et nous présente ce lieux qui est en fait un bar associatif qui accueil plusieurs artistes, DJs, peintres, photographes, sculpteur et qui organise des concerts tout au long de la semaine ainsi que les weekend. 
C'est ainsi que nous avons trouvé l'un des endroits les plus alternatifs de Belgrade, par hasard après avoir manqué notre rendez vous. On pense que le Tchai a fait son petit effet car nous sommes à chaque fois très bien reçu et nous avons carte blanche pour filmer. Nous nous rendons quasiment tous les jours dans cet endroit atypique pour voir ce qu'il s'y passe. Pour l'instant, nous n'avons assisté qu'à des soirées mix. Nous espérons pouvoir filmer une prestation live d'ici la fin de la semaine. 

mercredi 20 avril 2011

De la Slovénie à la Serbie en passant par la Hongrie...

Nous sommes arrivés à Belgrade hier. Pour nous y rendre nous avons du faire un petit détour par la Hongrie, étant interdit de passage en Croatie pendant trois mois après avoir rencontré quelques soucis (rien de grave) avec la police croate à la frontière.

Il fallait bel et bien une bonne semaine, voire plus, pour cerner un lieu tel que Metelkova. La programmation culturelle quotidienne du lieu est tellement riche que nous n'avons pas pu balayer tout les aspects du squat (galeries, performances, créations plastiques...). Nous nous sommes centré sur la musique. Il y a cinq lieux où se tiennent régulièrement des concerts où des soirées electro. Le live le plus marquant fût celui de Mombu, un projet expérimental mellant jazz, hardcore et métal, mené par Luca T.Mai, saxophoniste baryton du groupe italien Zu, et Antonio Zitarelli, batteur du trio italien Neo.
Nous avons eu le temps de rencontrer les acteurs du lieu, ceux qui se battent pour que Metelkova continue son chemin. Natasha fait office de coordinatrice entre les différentes parties du lieu. Elle nous a livré une interview passionnante sur l'histoire, l'engagement et le fonctionnement de Metelkova mesto.  









Nous avons déjà quelques plans à Belgrade. Demain nous rencontrons Ivanovic PREDAG qui travaille dans un label indépendant de Belgrade"Odlican Hrak" (nous non plus on arrive pas à le prononcer). Nous pourrons également filmer le concert d'un jeune groupe serbe signé chez ce même label: Repetitor. 
Belgrade semble être une ville assez "bordélique", mais c'est ce qui fait son charme. Elle à été détruite par les bombardements durant la guerre du Kosovo à la fin des années 90 et une ville toute neuve se reconstruit par dessus les ruines. Quand on se promène, il est parfois difficile de s'orienter car il y a des rues qui montent , qui descendent, qui se chevauchent dans tous les sens. Il n'est pas rare de croiser un grand bâtiment ultramoderne collé à un immeuble totalement en ruine.